Ecriture inclusive dans les contenus web : quel impact sur le SEO ?

Petit à petit, l’écriture inclusive commence à faire sa place sur la scène française. Si de nombreux pays dans le monde l’utilisent déjà au quotidien, en France, ce langage neutre a ses partisans comme ses détracteurs. L’idée de ce type d’écriture ? Faire disparaître les stéréotypes de genre à l’écrit. Point médian, féminisation des métiers ou encore accord de « proximité », les utilisations de cette écriture, dite « épicène » sont nombreuses. Les Twins vous proposent un tour d’horizon de l’écriture inclusive et de ses usages, notamment dans vos contenus web.

écriture inclusive et SEO

D’où vient l’écriture inclusive ?

En 2015, le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes édite un guide pratique « Pour une communication publique sans stéréotype de sexe » et y parle d’écriture inclusive. L’idée est d’équilibrer, dans la langue française, l’égalité entre le masculin et le féminin. Souvenez-vous, dès notre plus jeune âge on apprend à l’école que « le masculin l’emporte sur le féminin » ! Et pourtant, cette règle de grammaire ne date que du 19ème siècle, et si on y réfléchit, si vous avez dans une pièce 99 femmes et un seul homme, est-il si logique d’employer le masculin pour évoquer ce groupe ?

Derrière l’écriture inclusive, appelée également langage épicène, la volonté est de faire évoluer les mentalités, avec l’idée que le langage structure la pensée. Ainsi, les promoteurs de l’enseignement de l’écriture inclusive à l’école soutiennent qu’elle permettrait une meilleure égalité homme / femme.

Mais cette écriture neutre peut prendre différentes formes. D’ailleurs, si vous avez pour habitude de débuter vos courriers ou courriels par « Madame, Monsieur », vous utilisez finalement déjà l’écriture inclusive sans vous en rendre compte… !

Comment employer ce langage neutre ?

Si vous souhaitez utiliser la féminisation ou la neutralité dans votre usage du français au quotidien, plusieurs techniques sont à votre disposition :

  • l’utilisation conjointe du masculin et du féminin :
    • avec le point médian (appelé aussi point milieu), un mot devient à la fois féminin et masculin : étudiant·e. Lorsqu’on passe au pluriel, on ajoute également un point milieu : étudiant·e·s.
    • avec la double flexion (ou doublets), on utilise côte à côte le mot masculin et féminin : étudiantes et étudiants.
    • via la reformulation épicène, en employant un terme qui a la même forme, quel que soit le genre, comme « les élèves de la fac ».
  • la féminisation des noms de métiers, grades et fonctions : autrice, doctoresse, cheffe de cabinet, etc.
  • l’emploi de termes universels comme pour la « Déclaration Universelle des droits de l’Homme » qui devient celle des « droits humains ».
  • les accords dits « de proximité » où l’on accorde l’adjectif ou le participe passé au genre le plus proche, par exemple : les filles et les garçons étaient gentils, ou les garçons et les filles étaient gentilles. Ceci revient, en fait, à faire un bond dans le temps et à utiliser une règle de grammaire dont l’usage était courant en grec ancien, en latin ou en vieux français ! Une autre pratique de l’écriture inclusive appelée « accord majoritaire » revient à accorder l’adjectif en fonction du genre le plus représenté dans les termes, par exemple : « l’étudiant et les étudiantes sont rigoureuses ».

Le site du redacteur.com nous livre ce schéma résumant l’écriture inclusive en 3 principes :

Ecriture inclusive, les 3 principes rédacteur

La particularité du pronom « iel »

En novembre 2021, après l’ajout du pronom « iel » dans le dictionnaire Le Robert, le débat a fait rage entre les pro-écriture inclusive et les antis ! Ce pronom personnel sujet de la 3ème personne du singulier est un pronom neutre, quel que soit le genre de la personne qui l’utilise. Il suit donc la logique du langage neutre et deviendrait, au pluriel, « iels ».

Dans un communiqué de presse, Charles Bimbenet, directeur général des éditions Le Robert justifie cet ajout ainsi : « La mission du Robert est d’observer l’évolution d’une langue française en mouvement, diverse, et d’en rendre compte ».

Cependant, ce pronom est un tel bouleversement, qu’on peut se demander s’il parviendra à s’imposer dans notre langue française au quotidien !?!
En effet, il implique d’aller beaucoup plus loin que l’égalité entre masculin et féminin, en créant une nouvelle forme de langage, non genrée. On s’éloigne alors clairement d’un objectif de féminisation du français.

Au-delà du débat linguistique : quel impact sur le SEO ?

Selon le site Sémantisseo , l’écriture inclusive n’est pas encore adaptée au fonctionnement des moteurs de recherche (ou plutôt, les moteurs de recherche ne se sont pas encore adaptés à l’utilisation du point médian), ce qui peut altérer le résultat de recherches sur un texte avec des points médians. Par exemple, sur une recherche par métier « auteur·rice », les robots des moteurs de recherches séparent vraisemblablement le mot en deux (« auteur » et « rice ») et les résultats incluront en grande majorité du texte avec la première partie du mot « auteur » et délaisseront la partie « féminine » du mot. La recherche fonctionnera en revanche sur des textes rédigés uniquement en écriture inclusive mais laissera de côté des résultats rédigés en « non-inclusif » et vice-versa.

Les mots clés avec point milieu restent encore largement minoritaires, alors tant que les internautes ne prennent pas le pli de faire leurs recherches en langage neutre (le feront-ils un jour ?), il vaut mieux rester sur un style d’écriture plus « classique » dans vos contenus et articles, en évitant de cibler une requête principale contenant un point milieu. Mais cela ne vous empêche pas, si vous y tenez, d’inclure des termes épicènes dans vos textes, en utilisant le point médian avec parcimonie. Vous pouvez également utiliser l’énumération des genres, cela renforcera par la même occasion l’utilisation de mots issus du champ lexical de votre sujet, généralement appréciée par les algorithmes. Cependant, il convient d’éviter à tout prix d’utiliser des termes à l’orthotypographie inclusive (point médian) dans les titres, sous-titres, méta-titres et méta-descriptions. Votre texte serait très rapidement relégué plus bas dans les pages de résultats des moteurs de recherches, les internautes n’utilisant pas ces termes dans la barre de recherche Google.

Pensez avant tout à vos lecteurs et lectrices (bon usage du doublet 😉) !

Une question de confort de lecture se pose, principalement avec un usage systématique du point médian dans un texte, ou encore si vous souhaitiez aller plus loin et avoir recours à une écriture non genrée avec le pronom « iel ». Si ces 2 usages de l’écriture inclusive peuvent être difficiles à lire pour tous, ils le sont d’autant plus pour les personnes dyslexiques, comme l’explique Françoise Garcia, vice-présidente de la Fédération nationale des orthophonistes dans cet article des Echos. Ils peuvent également fausser le fonctionnement de logiciels de synthèse vocale permettant aux individus en situation de handicap de parcourir certains contenus sur le web.

Cependant, l’écriture inclusive ne se résume pas au point médian, comme nous l’avons vu précédemment, et gardez en tête un principe marketing : vos contenus doivent refléter votre image de marque, les valeurs portées par votre entreprise, et faire écho aux valeurs qui sont chères à vos clients et prospects (certaines cibles étant sensibles à l’utilisation de l’écriture inclusive et d’autres la fuyant autant que possible !).

Le débat sur l’écriture inclusive reste ouvert : certains sont pour, d’autres contre. Chez Twin, notre rôle est de répondre aux souhaits de nos clients, tout en leur assurant un référencement naturel à la hauteur de leurs attentes, avec des contenus agréables à lire pour leurs cibles, et qui reflètent les valeurs de leur entreprise.
Alors que vous soyez des inconditionnels de la langue de Molière ou que vous préfériez une communication sans stéréotype de sexe, l’agence Twin est à votre disposition pour vous accompagner dans la rédaction de votre contenu, en s’adaptant à vos besoins, à vos valeurs et à vos cibles.

Retrouvez d'autres articles
UX, SEO et SXO

Comment concilier UX et optimisation SEO d’un site web ?

Commençons par le début : si vous nous suivez ou nous lisez régulièrement, vous devez maintenant être familiarisés avec le terme SEO (pour Search Engine Optimization), qui correspond au référencement naturel (ou comment faire en sorte que votre site remonte dans les premiers résultats proposés par un moteur de recherche…

Lire la suite...